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Le genou ......Faire du "Je" un "Nous"


A ce stade de notre étude nous avons pris conscience, en principe, de notre destin individuel (astragale), de la meilleure manière de le réaliser (cheville/tibia/péroné), et cela nous conduit naturellement vers la rotule (petite roue) et le genou.

Le genou est la deuxième articulation complexe du corps, dans le sens de la remontée, qui nous propose de nous interroger pour savoir comment, à partir d'un "je" fier de son autonomie on peut élaborer un "nous" sans paniquer ! Bel enjeu...(en -je).

Les genoux sont reliés au signe du Capricorne, signe de Terre dans le zodiaque, gouverné par Saturne, et à la date du 25 décembre où "le Christ s'abaissa à descendre dans le monde humain".

Les genoux, tout comme les intestins, le coeur et les yeux, font partie des lieux médians du corps et s'occupent des sentiments avec l'élément eau. En effet, les genoux contiennent le liquide synovial, les intestins de l'eau, le coeur le sang et les yeux pleurent de joie ou de chagrin.

La relation est donc au centre de ces lieux !

Dans le mouvement descendant on passe des yeux vers les genoux, en tombant en amour, ce qui bouleverse la vie, l'affect étant un processus naturel et instinctif de l'involution. Dans la remontée de l'arbre, quand on s'engage dans la longue voie du développement spirituel, c'est l'ouverture à autre chose, à un enjeu colossal. "On s'engage vers l'ouverture pleine et entière aux inspirations créatrices de notre âme (pied), en en devinant ses demandes (astragale), le vivant comme le début d'une ivresse sacrée ( cheville) pour s'engager dans la voie de celui qui oeuvre , soit en artiste (tibia) soit en guerrier (péroné). A l'arrivée aux genoux, on se retrouve face à un moment crucial où s'engage une grande bataille".

Depuis la nuit des temps, la génuflexion est un acte majeur, car elle est la seule attitude possible pour franchir la porte du Temple. Comme le chevalier, il s'agit de poser un genou à terre en s'en remettant à une volonté autre. La rotule (petite roue), au centre du genou, invite à un grand retournement et cette aventure demande alors au sujet de lâcher ses systèmes de croyances figées, ses représentations philosophiques, spirituelles, intellectuelles et égotiques, il s'agit alors d'un abandon total, d'une petite mort. Au delà de la génuflexion physique, l'acte de se mettre à genoux, se joue la génuflexion intérieure, acte pendant lequel le "pèlerin frappe à la porte du Temple", alors les portes s'ouvrent vers l'espace sacré du coeur où "l'amour divin se déverse en abondance chez la personne libérée de ses nombreuses résistances". A ce stade, les "yeux voient Dieu en face" sans faillir et l'âme retrouve enfin sa merveilleuse unité avec l'âme du monde. "Les yeux sont le miroir de l'âme, le coeur en est la porte et la flexion des genoux l'action d'y frapper avant d'entrer". La flexion des genoux symbolise le fait de "trembler de peur", dans le sens de l'involution, face à la possibilité de perdre l'être aimé, alors que lors de la remontée "ils tremblent d'effroi" face à la prise de conscience du sacré et de ce que cela peut engendrer voire bouleverser. Dans tous les cas, les conflits des genoux émergent tant dans les relations amoureuses que dans notre propre relation au sacré, à la vérité intérieure. Alors le désir d'abandon doit l'emporter, poussant ainsi l'Homme à laisser derrière lui tout ce qui peut entraver l'accomplissement de son destin mis en lumière dans les pieds.

La prière à genoux est un acte majeur qui nourrit l'espérance du coeur. Le mot genou, en français, à la même racine que les mots "générer, engendrer", il s'agit bien d'engendrer une nouvelle naissance, une naissance ontologique pour avancer vers le coeur, puis vers le Golgotha que constitue notre tête, c'est la remontée de l'arbre séphirotique (Kabbale). Pythagore était appelé "le maître au genou d'or", c'est à dire celui qui engendre la connaissance.

Les genoux portent le poids de tout notre corps, alors que les épaules, elles, portent des éléments extérieurs (de l'eau, du bois, un enfant, des sacs...) signifiant, quand elles souffrent, le ras le bol de devoir porter, de devoir s'occuper des affaires des autres et de les prendre en charge. Pour les genoux, c'est différent, car ils portent notre propre personne, notre structure identitaire et par cela ils viennent nous parler non pas de blocages extérieurs, mais bien intérieurs, de ceux qui parlent de nos auto-limitations issues de nos peurs et de nos résistances face aux changements. L'articulation du genou, comme celle de la cheville, est là pour produire du lien. Celle de la cheville nous interrogeait sur le bien fondé de nos choix et les prises de risques inhérentes à ceux-ci, alors que celle du genou vient nous interroger sur nos passions et nos peurs. Et pour produire du lien, il y a les ligaments (ligue amants... tiens tiens) et notamment les ligaments croisés qui relient le tibia/péroné au fémur et c'est "la ligue des amants croisés". Dans les genoux, siègent 2 mouvements "contraires", celui de la mort quand ils ploient sous le coup fatal et celui de la métamorphose de la psychée quand l'amour sacré s'en mêle. Au centre, on trouve la rotule (petite roue) qui est un os sésamoïde (du grec sésamoeides signifiant "qui ressemble au sésame"), un peu triangulaire, elle n'est reliée à aucun os, elle est comme suspendue entre le tibia et le fémur. Quel est son rôle ?

La graine de sésame est associé au soleil, c'est d'ailleurs la première graine dont on a su extraire de l'huile. N'est-elle pas notre sésame, celui qui nous mènera au couronnement de notre être en nous invitant à différents retournements. On dit d'ailleurs la phrase magique "sésame ouvre-toi !" qui dans le comte d'Ali Baba et les 50 voleurs permet "d'ouvrir les portes du rocher de l'ego pour accéder au coeur qui cache les trésors de notre être". Le secret de la rotule, est bien de proposer le retournement des points de vue, elle invite à ouvrir plutôt qu'à résister, à lâcher plutôt qu'à tenir bon , à devenir femme plutôt que de chercher à tout contrôler comme le ferait un homme, à poser sa confiance dans ses instincts et ses passions tout en renonçant à construire de grandes théories justificatives. Juste à côté se trouve les ménisques - ils sont bien 2 par genou - issu du grec ancien "meniskos" signifiant croissant de lune. Nous avons donc la rotule, petite roue, minuscule soleil et les ménisques formant une lune. Le couple féminin-masculin est donc réuni dans nos genoux...Et les 2 sont réunis par le liquide synovial, issu de synovie (syn-o-vie), semblable "syn" à l'eau "o"de la "vie" et de synode qui est une assemblée, une réunion, un lieu de rencontres.

Dans le genou, ce lieu de retournement, est rassemblé le couple sacré du féminin et du masculin ! Les genoux nous invitent à effectuer un retournement salutaire pour passer d'un comportement trop masculin à une réintégration de la sensibilité, à quitter les certitudes, la rigidité, les savoirs intellectuels pour nous permettre d'accueillir pleinement les incertitudes du quotidien et la part de mystère contenue dans le réel. Né alors, un nouveau concept, celui de l'intimité, les parts subjectives et objectives sont réunies et c'est un lien d'amour. C'est par la reconnaissance pleine et entière de ce lien d'amour qui ouvrira bientôt les portes du coeur, que l'énergie conscience monte dans le fémur pour s'y déployer dans les quadriceps (le 4 ceps), le lâcher prise des genoux symboliques nous "fait mûr", qui constitue le siège de la maturité nécessaire pour poursuivre le chemin de la remontée.

On l'a dit les genoux nous invite à lâcher, à pardonner dans l'amour et la compassion et Chiron ( Le centaure dont je vous reparlerai bientôt en tant que grand guérisseur dans notre thème astrologique) en est l'exemple frappant ! Hercule le blesse accidentellement au genou. Sa blessure est incurable et il préfère renoncer, et oui, à son immortalité. Les douleurs aux genoux sont toujours des appels intérieurs à pardonner une souffrance incurable, une blessure impossible à guérir imposée par des circonstances de vie jugées souvent injustes. Il s'agit d'accepter puis de pardonner en lâchant prise, plutôt que de résister coûte que coûte ou de se révolter au risque d'amplifier la douleur, là se cache le sens profond de la génuflexion. Au même titre, une blessure qui ne guérit pas, peut renvoyer à des douleurs et charges émotionnelles transmises par nos ancêtres, car le mot genou porte la même racine "gen" que génération.

Pour finir nous allons nous arrêter un instant sur les grandes questions que nous posent les genoux. Nous l'avons vu, les genoux portent, voir supportent, notre identité propre ce qui inaugure la mise en place de la première relation intime. La cheville signifiait bien un lien mais pas encore celui de la relation à l'Autre ! Les genoux nous invitent à faire du "je" un "nous", à lâcher l'ego et ses prérogatives pour s'ouvrir à l'altérité, s'ouvrir au Soi qui bien souvent est d'abord considéré comme un autre, notamment par l'ego. Il s'agit d'abord d'un lien intime "je noue", (je me lie à moi grâce à mon Soi), pour s'ouvrir et ainsi générer du nous "gen- nous", l'alliance avec le Soi qui permet la vraie ouverture à l'autre....

Les genoux nous questionnent, nous interrogent pour savoir :

- quelles sont les attitudes figées qui nous empêchent de jouir de la vie pleinement,

- si nous arrivons à reconnaître notre désir et notre besoin d'être aimé pour ce que nous sommes,

- si nous sommes capables, intérieurement, de plier (génuflexion) pour recevoir les bénédictions du Soi,

- qui dirige nos vies, le "moi" ou le "Soi",

- si nous sommes vraiment capables de pardonner et enfin...

- si il n'est pas grand temps de passer d'une existence remplie d'efforts et de contrôles à quelque chose de plus fluide, à la confiance, à l'ouverture et le plein accueil de tout ce que la Vie a à nous offrir ??????

A très vite ... et bonne génu - ré- flexion !

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