Investir l'espace du ventre est un vaste programme tant il y a à dire sur les organes qui le composent... Je vous propose de partir à la rencontre de ces viscères, "vie sert", qui "symbolisent les voies d'expression du "moi"(1).
Parmi ces organes qui "servent la vie", l'un est creux, la vésicule biliaire et les autres sont pleins. Nous commençons donc notre voyage avec la "vésicule biliaire" (1007), située sous le foie, elle est en forme de gourde et stocke la bile de son ami.
Elle est une "besace à déceptions du foie"(1007) car elle réceptionne" les espoirs et les projets inaboutis de l'organe qui voit la vie en rose".(1). On trouve donc dans cette petite besace, différentes émotions comme le chagrin, l'amertume, la colère, l'aigreur, les soucis... qui sont autant d'"états d'âmes"(656) oscillant entre tristesse et irritation; des sautes d'humeur qui nous font "tâtonner"(656) afin de nous libérer de l'emprise de la mère. La bile, ce liquide "amer"(136) "a privatif de mère"," sépare la personne de sa mère par la colère". Il nous rend "libre"(136). La colère aide à la séparation, en ce sens qu'elle nous invite à rompre avec une "fusion devenue insupportable"(1). Le processus invite à quitter "l'amour maternel du foie pour s'ouvrir"(1) au sentiment de participation au tout, au monde. Les premiers pas sont faits d'inquiétudes, d'irritations et de récriminations qui sont autant de leviers pour ces départs et espoirs réitérés en vain... parfois.
Le processus que la vésicule biliaire symbolique nous propose est de prendre conscience que les espoirs de croissance et d'épanouissement sont signés par la couleur verte de la bile, une couleur active et apaisante, puis que vient ensuite la couleur jaune, une couleur solaire qui marque la renaissance et l'évolution par le centre, cet axe retrouvé. Ce processus de la "bile"(46) est celui de notre "âme"(46) qui désire notre réalisation, en pleine autonomie, en tant qu'être libre. La bile jaune et amère révèle l'"Huile sacrée"(556) celle qui est là pour "faire monter"(556) la conscience et l'ouvrir au sens de "l'offrande et de la charité"(1).
"Du point de vue biologique, la bile rend l'huile accessible à l'"être humain"(708) qui pourra, alors, la digérer "complètement"(708) quand elle passera dans les intestins"(1). C'est alors que s'opère le premier contact avec l'amour compatissant et c'est une expérience qu'il ne faut pas mentaliser sous peine de la voir s'auto-détruire. La bile nous le montre bien puisqu'elle se décompose au contact de l'air," elle perd alors son intégrité, sa fonction puisque soumise à la pensée" (air).
Le sens symbolique de la vésicule biliaire semble dire que c'est par la colère que la personne se débarrasse de l'emprise maternelle et sécurisante du foie. Alors un espoir renaît, comme une nouvelle jeunesse permettant d'affirmer (donner forme à) son autorité en tant que "soleil"(234) lumineux. Mais ce n'est qu'un "préalable"(234) puisque l'amertume ne suffit plus ! Le "moment est venu de se défaire des rôles familiaux et sociaux"(1) qui ne sont plus en lien avec ma vérité intérieure (catabolisme du cholestérol). Il s'agit désormais d'établir un contact intime avec le "sacré" (199), c'est à dire "moi-même"(199) (dissolution des graisses). C'est quand les graisses passeront dans les intestins, que la personne sera en mesure de les analyser et ainsi comprendre l'expérience puisque elles passent dans la tête, "intestus".
En général, les dysfonctionnements de la vésicule biliaire sont liées " à l'inhibition des humeurs pour des raisons morales et/ou idéalistes"(1). Le processus, auquel elle nous invite, qui est de passer par les différentes couleurs afin de permettre l' émancipation de l'image de soi et des faux rôles, semble écrasé par "une volonté tenace d'y résister pour rester dans la conformité et la responsabilité"(1).
Arrêtons nous un instant sur le cholestérol, celui qui nous dit "colle est-ce tes rôles" ?
Son excès, serait un cri du corps qui exprime alors le besoin de vivre en pleine "clarté"(329), en "concordance"(329) avec "soi-même"(259), et pour cela il faut se regarder "en face"(70 issu de 329-259), loin "des rôles qui collent à la peau" pour être dans sa vérité, sans faux semblants. En fait, la bile lumineuse et claire, demande instamment "si c'est encore bien utile pour soi même de coller à ce/ces rôles, d'endosser un habit social plus à sa mesure ou bien de rester dans ce "persona" (masque) de bonheur convenu? " (1).
Il s'agit de se trouver en quittant ces rôles devenus obsolètes, le "cholestérol"(591), en se débarrassant des croyances. Il est alors temps de se soustraire de ces pensées récurrentes, afin de faire circuler l'"air"(100) pour retrouver le plein "amour"(491 = 591-100)) de soi.
"Les calculs biliaires(857)", du mot "calculus, cailloux", sont constitués d'un mélange de cholestérol et de sels biliaires qui s'accumulent dans la vésicule biliaire. Du coup, ce sac est alourdit de poids inutiles, d'objets morts qui retardent l'avancée vers soi-même et son propre rayonnement. Le cholestérol se trouve figé dans la pierre, mettant en exergue que la fonction sociale est devenue trop pesante et le corps crie pour exprimer combien cette charge est douloureuse. Du coup, cela peut permettre d' "avoir conscience de"(857) la question qui est : "comment en suis-je arrivé à une telle dévalorisation de mes sentiments au nom d'un devoir, par respect d'un engagement passé, aujourd'hui bien trop lourd ?"(1). Là, on colle à un rôle qui "interdit de vivre pleinement sa vie en acceptant ses sautes d'humeur et ses colères". (1)
Bonne méditation autour de ce premier viscère creux, " la vésicule biliaire"(1038) là pour nous inciter à "avoir envie de "(1038) de nous émanciper, de trancher afin d'ouvrir pleinement notre conscience au grand tout et de nous y relier vraiment...totalement.
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(1) Luc Bigé