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Dans les secrets du ventre....(2ème partie)


La dernière fois, nous avons fait une pause dans l'exploration de l'espace du ventre et des viscères pour nous permettre de méditer sur le nombril, le "Nom Brille"...cet espace qui inaugure une nouvelle naissance, celle du Soi.

Processus au combien douloureux car il nécessite de se détacher de nos anciens mécanismes afin de délaisser cette part égotique de nous-même qui voile le plein rayonnement du Soi.

Je vous propose de continuer notre "voyage" au coeur du ventre afin d'en dévoiler (ôter le voile..) tous ses secrets.

Dans ce ventre, différents organes cohabitent et notamment le tube digestif qui "est un dedans qui intériorise un dehors". De la bouche à la fin de l'intestin il ne s'agit que d'un seul et même tube qui reçoit les aliments du monde extérieur. L'estomac est un passage obligé et est relié à la Lune (signe du Cancer), les intestins eux à Mercure (signe de la Vierge) et représentent l'accumulation d'un savoir après la multiplication des contacts sensibles avec les choses "digérées" dans l'estomac. Cela constitue alors 2 manières de se sentir comblé. Ces 2 viscères nous questionnent sur "comment faire du dehors un dedans? ".

L'estomac accueille les choses, les digèrent afin que nous trouvions progressivement notre place dans notre maison (Maison 4, le "foyer", signe du Cancer) alors que les intestins vident le trop plein. Le premier, l'estomac permet d'accueillir le monde en soi et le second se libère du trop plein de ce monde, il fait le tri entre ce qui nous convient et ce qui ne nous convient pas.

Les souffrances de l'estomac peuvent mettre en exergue des problématiques d'un manque, alors que celles des intestins questionnent sur le "sur quoi suis-je en train de statuer ? De quoi devrais-je me libérer ?

Dans l'estomac il s'agit d'oser être pleinement Soi, de s'affirmer (donner forme) pour produire une oeuvre (Maison 4 - origines). En langue des oiseaux, nous entendons "est -ce-T-Om-As", c'est à dire "est-ce toi l'As des hommes ? L'estomac symbolise le doute, un mélange d'irritabilité et de perfectionnisme sapant la confiance en soi car au fond traîne une aspiration à devenir "L'As des Hommes" et on s'évalue à travers cela....

D'où une énorme pression ! Or, le projet de l'estomac est de se remplir, de devenir plein pour prendre naissance, racine (Lune, Maison 4 - origines, racines, Porte des Hommes, de l'incarnation...).

Dans l'estomac, le sujet prend naissance et autour de lui chacun des viscères cherche à rendre "sensible" la présence "d'un Dieu", "d'un archétype" puisque nous sommes dans le monde de l'Eau. Les reins symbolisent l'engagement à maintenir un équilibre, une harmonie, un dialogue (Signe de la Balance, maison 7 (l'Autre, le couple, l'associé..)), alors que le foie (foi) se sent missionné pour produire un nouveau paradis sur terre, il donne. Pour ces viscères pleins, il est inutile de chercher à se remplir. C'est tout autre chose pour les organes creux (estomac, intestins) qui eux, sont dans l'acte de recevoir, acte préparatoire à un grand et magnifique travail intérieur pour, un jour, produire une Oeuvre.

Si nous nous arrêtons un instant sur la morphologie de l'estomac, nous constatons qu'il a une forme de cornemuse et sert de garde-manger. Il se situe dans la partie supérieure gauche de la cavité abdominale, sous le diaphragme et a un rapport anatomique avec le foie ( à droite), la rate (à gauche), le pancréas (en arrière), le diaphragme (an haut) et les intestins en bas. L'estomac reçoit la nourriture qu'il malaxe et décompose grâce à ses sucs gastriques très corrosifs composés d'acide chlorhydrique. Son rôle est bien de détruire, de décomposer les molécules, c'est une lyse. Du coup, symboliquement nous pouvons aussi parler d'une "analyse" puisqu'il s'agit de détruire pour garder les éléments fondamentaux, constitutifs et nutritifs. L'estomac ne choisit pas (contrairement aux reins et aux intestins), il accueille tout ce qui lui est servi, n' étant pas toujours "d'accord" mais sans faire de discrimination.

L'estomac symbolique est "la promesse d'une profonde évolution intérieure pour celui qui réussit à faire sien ce qu'il admire chez les autres". N'est-ce pas cela l'acte de "manger" ? Faire sien ce qu'e l'on ingurgite ...?

Cette stratégie est d'ailleurs inscrite depuis fort longtemps dans les civilisations, puisque les Gaulois absorbaient les forces et l'intelligence de leurs ennemis en buvant dans leurs crânes...et dans le Christianisme il s'agit d'absorber le Corps et le Sang du Christ pour intégrer ses qualités !! Par cela on peut y voir l'acte d'une démystification puisqu'il s'agit de la libération de l'acte d'admirer - (ad+mirari = être surpris) qui est "d'entretenir un complexe d'infériorité avec l'hypocrisie de louer ce qui est supérieur cachant ainsi le doux désir d'être soi même admiré" - et qui consiste à dévorer des yeux. Il s'agit alors, non pas de dévorer l'extérieur jugé exemplaire et qu'on aime avec admiration mais bien plus de l'incorporer en soi.

Toujours en symbolique, et rejoignant la physiologie, l'estomac digère les expériences avec les sucs gastriques qui les malaxent rudement. Il s'agit d'un deuil....car c'est une opération de destruction afin de s'approprier l'essence des choses. Celui qui refuse ce travail de deuil serait alors comme Narcisse, ne voyant "le monde extérieur que comme l'image de soi même, sans la transformer, sans la détruire" et provoquant par cela l'impossibilité de faire émerger l'être qu'il est.

Comme on le voit, "nourrir" et "mourir" sont très proches. Si on regarde la guématrie (addition de la valeur des lettres composant le mot) de chacun des mots, on voit que le verbe le verbe "nourrir", c'est 689, comme " se dérouler", "pour soi" et que "mourir" est égal à 589 "prendre son chemin" ... . Il y a tout juste 100 (689-589) entre les deux... et je vous le donne en mille... c'est la guématrie de "mené" !!!! Nourrir mène à mourir ... On déroule sa vie en se nourrissant de ce qui nous mène sur notre chemin..., le notre, le vrai. D'où l'importance de savoir de quoi je me nourris !!! au propre comme au figuré .

Grandir c'est un processus de deuil, de transformation, de mutation pour se nommer, être pleinement soi.

Dans les expressions populaires, on a, "avoir l'estomac dans les talons", "avoir un petit creux", "l'estomac qui crie famine et qui demande qu'on le nourrisse par la bouche", plein d'expressions qui interpellent !! Quel est le lien entre cette bouche (reliée à la parole) et ces talons (source de l'Eros- cf article précédent) dont les expressions nous parlent ? Peut être tout simplement, un lien "à la place que j'occupe", qu'il occupe ...."où est ma place ?" et justement, sa place est entre les 2 extrémités du corps humain, entre les talons et la bouche!!! L'estomac augure la nécessité de transformer un "moi" narcissique en un "Je" centré et utile à l'organisme.

Nous l'avons dit, l'estomac évoque le doute de soi, l'idée d'un manque "est-ce Thomas ? " "qui désarçonne le rêve de toute puissance" ... "jusqu'au jour où le "JE" s'engage, s'affirme dans l'estomac alors on réalise sa juste place" !!!

Quand le chyme (liquide composé des aliments broyés et d'acide chlorhydrique) est réalisé, il se déverse dans le duodénum du latin "duodenum digitorum" (digitorum, signifiant 12 doigts) par le pylore, le "gardien du seuil". Se déverse alors ce qui a été décomposé, transformé et ceci" en 12 parts (12 doigts) essentielles. Et nous voici en présence du nombre 12 - les 12 tribus, les 12 apôtres, les 12 travaux ou les 12 signes - signifiant 12 voies de réalisation essentielles. C'est ensuite qu'interviennent les intestins et le travail de sélection pour garder ce qui nous nourrit et rejeter ce qui ne nous nourrit pas ...L'estomac est un athanor, l'outil de l'alchimiste que nous sommes...

Il est nécessaire de s'arrêter un instant sur le duodénum, "12 doigts" (sa taille est d'ailleurs approximativement celle de 12 doigts mis côte à côte ...), cette partie haute de l'intestin grêle qui en est la seule partie fixe. On entend aussi en Langue des Oiseaux "du Haut dénomme" ou encore "duo dénomme"... intéressant de percevoir le fait "de donner un nom du haut et à deux voix (duo) qui s'harmonisent" ....Cette partie fixe qu'est le duodénum, accueille le chyme très acide mais aussi les sucs pancréatiques alcalins, 2 mondes qui vont se rencontrer et s'harmoniser. c'est donc dans ce milieu acido-basique que la digestion va se poursuivre. L'acide de l'estomac nous a renseigné sur la nécessité d'une mort et le "sens d'analyse critique nécessaire pour l'élaboration du sujet". Le pancréas déverse lui ses sucs basiques, une autre vision du monde, afin d'équilibrer, d'harmoniser le tout "dans le chantre du duodénum". Il accueille donc "un duo de forces contraires" dont le mariage va générer une "solution neutre" qui réconcilie "le sens du détail avec la vision globale"! En d'autres termes, le moi séparé et différencié (l'estomac) noue une alliance salvatrice avec le tout foisonnant (pancréas - de "Pan" dieu du tout, de la fécondité).

Il s'agit alors de devenir un observateur neutre capable de voir les situations contraires sans les juger. C'est la "divine indifférence" de celui qui est capable d'accueillir l'Autre, les autres, les situations sans jugement. Alors, le "duo dénomme" chaque expérience pour ce qu'elle est, et accepte (du latin acceptare ; consentir à, recevoir) sans restriction aucune ce qui est, c'est un "OUI" (cf Krishnamurti). Tout militantisme prend fin, car tous les points de vue, même les plus contradictoires, sont reçus sans restriction et méritent considération. Pour "nommer", il faut donc être neutre !!! Défait de toute subjectivité qui déforme et altère et être capable de recevoir ce qui est et non plus être dans le "j'aimerai qu'il soit". Cette posture de "divine indifférence" libère le moi de ses derniers combats et le dispose à recevoir l'huile d'onction, "le lipide de l'Amour Inconditionnel". C'est reconnaître l'existence et la légitimité de tous les contraires sans se laisser corrompre tout en restant disponible à tout....

Joli programme à méditer pour ainsi continuer notre voyage dans l'espace du ventre !

Sources : C.Castanier / Luc Bigié

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